Jean Louis Gauzy

Livres Anciens et de Collection


Histoire du lutheranisme.

Maimbourg, Louis.

Paris Sebastien Mabre-Cramoisy 1680, in-4, frontispice h.-t. de P. Le Pautre gravé à l'eau-forte par Jacques Jollain, en-tête aux armes de France, titre orné d'une vignette,7 lettrines, 6 vignettes d'en-tête et 5 culs-de-lampe gravés en taille-douce par les mêmes,(10)-569 pages-(9 ff. de table).Basane brune époque,dos à nerfs orné;usure de la coiffe supérieure, mors fendus, frottements aux coins, coiffe, coupes et plats. Petite galerie dans la marge inférieure des dix derniers feuillets et quelques passages soulignés en début de volume, peut être par celui qui a inscrit son nom sur la page de titre.(XXV)-(1,3 kg).

1ère édition de cet ouvrage qui fut mis à l'index par décret du 12 décembre 1680, avant que l'auteur fut expulsé de l'ordre des jésuites par le pape.<br>"À bien des égards, Louis Maimbourg (1610-1686) apparaît comme une figure peu originale d’historien antiromain et en même temps profondément anormale par rapport à plusieurs de nos schémas historiques d’analyse du catholicisme antiromain et de ses acteurs1. C’est en effet un cas rare sinon unique d’historien antiromain jésuite, analysé par les historiens de la Compagnie de Jésus comme une figure exceptionnelle et bizarre, incompatible même avec les formes pensables du gallicanisme jésuite2. Mais c’est aussi une anomalie dans l’histoire des sciences historiques, sa pratique historienne, et même sa pensée de l’histoire, le plaçant en conflit avec l’érudition gallicane dont l’influence s’affirme de plus en plus. Il apparaît au fond comme une des dernières figures d’une histoire jésuite archaïque au moment où, selon Bruno Neveu, la « Muse de l’histoire » passe « du Collège de Clermont à Saint-Germain-des-Prés », et où, alors que les Mauristes voient leur crédit s’affirmer « parce qu’ils travaillent à une illustration du passé gallican qui leur vaut la faveur du pouvoir et les sympathies du « public » – sous peu la nation – les jésuites achèvent de perdre le goût d’une recherche savante dont les conséquences dogmatiques leur apparaissent comme dangereuses » avant de fournir « tout à l’heure les opposants les plus résolus à la critique historique »3. Pour Jean-Louis Quantin, Maimbourg, comme le dominicain Noël Alexandre, quoique de manière très différente, apparaît comme une figure de transition entre deux régimes culturels de l’histoire. Rappelant d’une part la vigueur des critiques de Bayle, à partir de l’Histoire du Calvinisme, et des érudits qui, comme Jacques le Fèvre, ironisent sur « les bons dévots qui font scrupule de lire les Romans, et les dévots des Jésuites, qui ne les lisent qu’en purifiant leur intentions » et qui « ont été ravis d’en trouver qui fussent permis sous le nom d’Histoire », et relevant d’autre part le succès réel, et souvent rappelé par ses adversaires, des Histoires de Maimbourg, il note qu’au fond Maimbourg est la figure exactement inverse de Godefroy, lequel « avait échoué dans le public » et triomphé chez les doctes4, avant qu’avec des auteurs comme Fleury, la « vogue » et le « sérieux » ne se réconcilient5. Cette différence de positionnement paraît d’ailleurs clairement assumée et recherchée par Maimbourg, qui dès son Histoire de l’Arianisme, affirme faire « une Histoire, et non pas une critique, ny une Dissertation ».Extrait de:Les Histoires de Louis Maimbourg ou le roman jésuite de l’antiromanisme gallican par Jean-Pascal Gay

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